Nez Rouge reprend du service

Nez Rouge reprend du service

Les membres du comité d’organisation de Nez Rouge sont dans les starting-blocks. Ici, devant l’entrée de leur fief à Cortaillod. Photo: Nadja HofmannL’opération Nez Rouge débute ce vendredi 7 décembre et se poursuit jusqu’au 31 décembre. Depuis l’antenne installée dans l’abri STPA à Cortaillod, les bénévoles gèrent leur petite entreprise qui va accompagner plus de 1600 personnes à leur domicile durant le mois de décembre.

Comme chaque année en décembre, l’opération Nez Rouge débute sur les chapeaux de roues. «Nous avons eu un service hier soir et nous sommes tous rentrés vers 4-5 heures du matin. Cela ne nous a pas empêché de nous lever pour installer notre antenne, notamment l’ordinateur et les centrales téléphoniques, pour être prêts le 7 décembre», relève Alain Müller, responsable technique et nouveau président de la section neuchâteloise. Car si les mandats privés aux organisateurs et entreprises ont débuté dès le 1er décembre, le coup d’envoi de l’opération publique démarre le vendredi 7 décembre. «Nez Rouge propose un service de retour à domicile aux entreprises pour leurs soupers de boîte. Le fonctionnement est le même pour les bénévoles, mais nous n’avons pas besoin de la centrale téléphonique puisque le mandat est prévu à l’avance.» Ce service facturé aux entreprises permet de financer l’opération Nez Rouge totalement gratuite pour ceux qui y font appel. «Nous avons besoin de 20’000 francs pour pouvoir fonctionner. Avec l’aide de sponsors qui nous sont fidèles et nous mettent du matériel et des moyens financiers à disposition, et les sommes allouées par certaines communes, nous nous en sortons tout juste», souligne Alain Müller.

La mascotte de Nez Rouge, bon pied bon oeil, pour rapatrier les gens à bon port durant le mois de décembre. Photo: Nadja HofmannGestion informatisée des bénévoles

C’est sous Littoral-Centre, dans l’abri STPA mis à disposition par la commune de Cortaillod, qu’est installé le lieu névralgique de Nez Rouge. Durant le mois de décembre, l’abri se transforme en véritable ruche avec pas moins de 300 bénévoles qui vont donner de leur temps. «Nous avons 500 plages horaires à remplir, ce qui nécessite une excellente organisation. Cette année, j’ai mis en place un programme en ligne pour gérer les bénévoles. Sur notre site internet (www.nezrouge-ne.ch), tout un chacun peut désormais voir les dates où nous avons encore besoin de monde», note le président du comité neuchâtelois.

Si l’infrastructure technique permet de gérer les appels téléphoniques avec quatre lignes permanentes et une file d’attente pour 25 appels, le bon vieux papier reste d’actualité. «Les téléphonistes remplissent les bons de transport qui sont posés dans l’ordre d’arrivée des appels sur la table de notre local.» Ces cartes présentent plusieurs avantages, notamment d’être tangibles en cas de souci informatique et de pouvoir être détruits facilement. Car, protection des données oblige, seuls le modèle de la voiture et le natel des personnes sont inscrits sur ce bon. «Nous respectons l’anonymat et ne demandons ni le numéro de plaque ni le nom de la personne. Il est déjà arrivé à des bénévoles de déneiger la mauvaise voiture!»

Pas seulement pour les personnes alcoolisées

En ce jour d’installation dans les locaux, tous les chefs d’équipe sont présents afin d’être prêts à manager les bénévoles le jour J. Même si l’organisation est rodée, il faut tout préparer soigneusement en amont. «Le but est que tout roule quand nos bénévoles arrivent car cela démarre très fort», souligne Martial Guinchard, le nouveau responsable des bénévoles. Le gros boom reste la soirée du 31 décembre avec pas moins de 100 bénévoles, qui, comme tous les soirs, prennent des forces en mangeant un bon repas chaud concocté par Daniel, un ex-restaurateur et père d’un membre du comité, ou par l’Hôtel-restaurant des Tilleuls à Gorgier.

Il y a peu de temps morts durant les soirées. «On nous connaît bien et nous sommes très sollicités. On ne raccompagne pas seulement des gens qui sont trop alcoolisés pour rentrer avec leur voiture, mais aussi des personnes aux facultés affaiblies par la fatigue ou la prise de médicaments, ou qui ont peur de rouler de nuit ou sur la neige. De toute façon on ne juge pas, on intervient», relate Alain Müller. Celui-ci qui fait partie de l’équipe de Nez Rouge depuis près de 18 ans constate que les jeunes conducteurs font partie des «bons élèves». «La jeune génération est quasi sobre, c’est certainement dû à la loi Alcool interdit pour les nouveaux conducteurs. Les jeunes ont pris l’habitude de faire du covoiturage ou de s’organiser pour dormir sur place.»

Si la joyeuse équipe de Nez Rouge se met au service des autres pour les ramener à bon port, il arrive parfois qu’il faille dire non. «Quand le véhicule n’est pas en état, qu’il a par exemple des pneus lisses, nous refusons de mettre en danger nos bénévoles. C’est aussi leur permis de conduire qu’ils mettent en jeu!» Un état des lieux du véhicule qui va être ramené par un chauffeur bénévole est systématiquement établi afin d’éviter d’éventuelles revendications par la suite. «Dans la majeure partie, cela se passe très bien. Les gens sont reconnaissants. D’ailleurs, la plupart de nos bénévoles sont d’ex-bénéficiaires de Nez Rouge», relève le président du comité neuchâtelois.

Article et photos: Nadja Hofmann

Article du Littoral Région du 7.12.2018, n° 4621
Source: Site du Littoral Région
[PDF]